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LE SPORT GUERIT-IL DU CANCER ?

Mis à jour : 13 avr. 2021

Non, Cependant il y contribue grandement !
 
Le sport est nécessaire face à la maladie. Comment agit-il contre le cancer ? Qu'apporte-t-il vraiment ? Un point complet à travers les exemples de Vincent Guerrier, Léa Dell'Aglio, auteurs de Malades de sport - un remède contre le cancer (aux Editions du Faubourg) et Caroline Cuvier, gynécologue oncologue.

Vincent Guerrier et Léa Dall'Aglio, en couple, ont signé le livre Malades de sport.

L'inactivité et la sédentarité engendrent des maladies chroniques et accentuent les effets secondaires des traitements. Au contraire, faire du sport aide à prévenir de nombreuses maladies, notamment le cancer, et permet un taux moins important de récidive. Le sport est le seul médicament qui lutte contre la grosse fatigue provoquée par cette maladie et si l'on est sportif ou sportive, il ne faut surtout pas arrêter. Si on ne l'est pas, c'est une bonne occasion de s'y mettre pour mieux vivre son cancer.

Le milieu médical en est de plus en plus conscient et, actuellement, un enseignant en activité physique adaptée est présent dans chaque centre anticancer. Il est recommandé de pratiquer une activité physique une demi-heure par jour ou 150 minutes trois fois par semaine. Cependant, "ce n'est pas exponentiel dans le sens ou, même si l'on fait deux heures par jour, cela n'aura pas plus d'effets bénéfiques" comme l'affirme, dans son livre, Vincent Guerrier, contrairement à Caroline Cuvier.

Vincent Guerrier, journaliste et sportif de moins de 30 ans, a été atteint d'un cancer du système lymphatique. Suite à une réflexion d'un radiologue qui lui a donné des doutes sur ses futures capacités physiques et, encouragé par sa compagne Léa Dall'Aglio, il a repris le sport après les chimiothérapies qui lui donnaient des nausées et une fatigue écrasante. Aussi, il a pu constater à quel point cela lui faisait du bien de courir ne serait-ce que 20 minutes. Deux jours après, son état était redevenu quasi normal. Il a également fait quelques séances en groupe, ce qui lui a permis de conserver une vie sociale et de ne pas se sentir isolé. Il a même été jusqu'à participer à un marathon, stupéfiant les médecins médusés de voir combien le sport lui permettait de mieux supporter son cancer. Il a témoigné de son expérience dans un livre intitulé Malades de sport - Un remède contre le cancer, aux Éditions du Faubourg.

Caroline Cuvier, gynécologue oncologue, est la première à avoir mis en place, en 2012, au sein de l'hôpital Saint-Louis, un court de tennis réservé aux femmes atteintes d'un cancer du sein. Elle raconte combien ces femmes sont ravies de bouger et de se retrouver pour faire de petits matches entre elles. Avec le sport, elles sont moins angoissées et plus optimistes.

Se servir d'une raquette participe à la rééducation du bras opéré, et même s'il y a des adhérences au début, la douleur de la cicatrice finit par s'estomper. De l'escrime pour la mobilité des deux bras, de la marche nordique pour prendre l'air et du yoga sont également au programme. Toutes ces activités entraînent une diminution du stress, des bouffées de chaleur, du taux d'insuline, d'œstrogène, des pics de glycémie et améliorent le sommeil. Cette oncologue s'est même arrangée pour que des enseignants fassent pratiquer, à ces femmes, de l'aviron au bassin de la Villette, mais aussi des cours de badminton, de gym adaptée et du karaté pour les plus de 60 ans.

Toutes ces belles initiatives sont à encourager. Les patients et patientes ne doivent pas hésiter à en profiter. Ce n'est que du bonus !

Article de la rédaction rédigé par Agnès Figueras-Lenattier

Retrouvez cette chronique dans Sport en Vrai, chaque mercredi, et en podcast.